J'ai eu la chance d'aller voir, il y a quelques semaines de cela maintenant, un spectacle à l'Esplanade de Philippe Genty, intitulé « Voyageurs Immobiles ». De la danse, du théâtre, du cirque, du chant, des marionnettes? Après réflexion, je ne peux toujours pas vous le dire. Un mélange de tout ces arts, comme si on avait voulu réunir tous ces moyens d'expression, en les condensant dans le but de les faire tenir sur une scène pendant deux heures. Et bien... bravo !
Sur le plateau, huit femmes et hommes, tous plus doués les uns que les autres se partagent l'espace. Le rideau s'ouvre, et nous (spectateurs bien confortablement installés dans nos fauteuils), nous retrouvons au beau milieu de l'océan, face à un bateau de fortune ballotté par les flots, fait de morceaux de carton, et qui pourrait nous rappeler le radeau de la Méduse. Sur ce dernier, nous découvrons d'abord des mains qui sortent du fond du navire, puis des pieds, des fesses à la place des têtes : des membres désarticulés, qui changent de propriétaires à une vitesse étonnante. Nous finissons alors par découvrir alors huit personnages, qui s'apprivoisent et qui forment un groupe soudé. Débute alors un voyage vers l'inconnu, étrange et bien surprenant. Nous suivons le groupe enfermé dans des cartons sur lesquels est écrit en gros « fragiles » qui naviguent sur la mer déchaînée. Arrivés sur une terre déserte, de nombreuses aventures, loufoques et farfelues, pimentent leur existence. En passant de la découverte de dizaines de poupons en plastiques qui sanglotent à chaudes larmes, à une nage sans fin dans un océan de... fleurs, ou tout simplement d'une vaste étendue d'eau ? Comment ne pas s'interroger sur ces lieux mystérieux : une terre désertée par tous les hommes ? Un paradis promis ? Le jeu avec les décors et l'espace, en carton, en toile, en papier, ou bien encore en plastique nous invite à nous créer notre propre histoire. Cette dernière n'a d'ailleurs aucune importance, chacun peut y voir des feuilles mortes emportées par le vent, un tremblement de terre, ou bien la conquête d'une terre promise.
En ce qui me concerne, j'ai passé une soirée plus que plaisante. En effet, ce spectacle mêlant de nombreux styles artistiques a réussi à m'emporter dans une promenade métaphorique et onirique. Cette mise en scène, qui jouait énormément sur les matières, et sur l'espace permettait de véhiculer un message poétique très palpable. Toutes ces matériaux, ces couleurs, et ces costumes permettaient d'installer une véritable atmosphère presque merveilleuse autour de l'épopée des personnages. La précision et la grasse des danseurs, leur expressivité, mais également l'humour de certains passages rendaient le jeu des acteurs vrai. Comme dans les rêves, il était impossible de retrouver une logique entre chaque scène, et pourtant il était possible de tisser un lien entre chaque morceaux du spectacle. De plus, quoi de plus agréable qu'un retour dans le monde de l'enfance pendant deux heures ? Ainsi la magie du spectacle permet aux spectateurs de s'évader durant cette courte période de temps, grâce entre autre à un épisode qui m'a beaucoup marqué : la naissance de poupons en plastique dans des choux que les personnages arrosent . A travers cette mise en scène très poétique, il nous était également permis de déceler une critique de l'humanité d'aujourd'hui, qui navigue entre solidarité et intolérance. Ces nombreux messages étaient descriptibles à travers le changement de décors, vaste métaphore d'une humanité sans abris et fragile. L'humour était également un aspect important du spectacle. Ainsi, comment ne pas rire devant une manufacture de bébés ? Cependant, cette dernière renvoie une fois de plus le message de la pauvre condition de l'homme.
Je ne pourrai vous décrire le spectacle dans sa totalité à travers un simple article... mais je me devais de partager avec vous cette expérience poétique et originale que j'ai eu la chance de vivre! Et je vous invite également à aller le voir si l'occasion se présente!
Signé... ÉLICOPTÈRE
(alias Anaïs Vassallo, T L/A)
Venise sous la neige est une comédie en acte de Gilles Dyreck, créée le 10 juin 2003 au Théâtre de la Pépinière Opéra, et aujourd'hui traduite en sept langues .
La pièce débute lorsque Patricia et Christophe, un jeune couple, arrivent pour dîner chez Nathalie et Jean-Luc. Patricia s'est disputée avec son compagnie Christophe pour une affaire dont on ignore la raison, et nous est présentée dès le levé du rideau comme une femme froide et distante, qui n'adresse la parole à personne. Les hôtes en déduisent donc que leur invitée, qu'ils ne connaissent pas, ne parle pas français et est étrangère. Patricia se rendant compte du quiproquo qui s'est installé, décide alors d'envenimer la situation et de ce fait, elle s'invente une langue et un pays imaginaire dont elle serait originaire, la "Chouvénie". S'amusant de la situation, elle met Christophe mal à l'aise face à son ami d'enfance Jean-Luc et à sa future épouse Nathalie, en inventant toutes sortes de mots afin de créer un langage qu'elle seule comprend. Nathalie et Jean-Luc, archétypes du couple écervelé et omnibulés par leur amour et leur union proche ( qui est d'ailleurs illustré par un surnom exécrable que le couple s'attribue mutuellement, "chouchou), n'ont pas conscience du malentendu qui s'est installé, et persuadés que Patricia, dont la famille serait restée en "Chouvénie", a été traumatisée pendant la guerre d'ex-Yougoslavie. Ils lui proposent alors tous les objets "cassés", ou "usés" de leur logis, afin qu'elle les envoie dans son pays natal. Patricia profite alors de la situation, et jouant de cette fausse identité, et tente de les dépouiller de tous leurs biens. Or, Christophe commence tout d'abord par menacer Patricia de révéler sa supercherie, mais finit par la suite par se plier au jeu. La pièce finit par le départ du couple Patricia et Christophe, qui lorsque cette dernière récupère ses effets personnels pour rentrer chez elle, lance la réplique " Merci pour cette soirée, c'était vraiment super sympa, top!", tandis que Jean-Luc répond plus qu'étonné "Et ben, elle apprend vraiment vite le français!".
Cette pièce de théâtre, nouvelle production de French Stage, a été mise en scène à Singapour par Emilie Borrel, et Tim Garner. Elle est jouée, selon les soirs, en français mais aussi en anglais. Le casting des comédiens est composé de Sophie Bendel, Marine Noel, Stéphane Brusa et Olivier Jean (pour la pièce en français), et de RH Hidalgo, Vicky Williamson, William Ledbetter et Prem John (pour la version anglaise). Elle nous propose une mise en scène de personnages plus caricaturés les uns que les autres, passant de la naïveté du couple Jean-Luc/Nathalie, contrairement à la froideur que dégage le couple plus moderne de Christophe et Patricia. Au fil des rebondissements, la situation s'inverse, et le contraste s'estompe entre le couple au bord de la rupture et les futurs mariés énamourés.
Personnellement, j'ai été assez déçue par cette pièce, dont j'attendais plus de vivacité. En effet, dès le commencement du spectacle, le jeu des acteurs, peu convainquant, a ramolli le rythme de la pièce. De ce fait, cette pièce à la base très comique de part ses comiques de situation mais également de mots, ne m'arrachait que de maigres sourires. Je n'ai pas ressenti la dynamique de la pièce, qui manquait de "punch", et qui était pour moi trop "plate". Les acteurs surjouaient leur personnage, et ont donc je trouve, brisé l'illusion du réel. Le couple écervelé est tombé trop rapidement dans la caricature, tandis que le couple en crise était trop nonchalant. Le jeu des acteurs ne me permettait donc pas de pouvoir m'identifier à aucun des personnages.
Cependant, ne croyez pas que je me suis ennuyée, et que j'ai détesté la pièce loin de là! Certes, le jeu des acteurs trop exagéré, a brisé la dynamique de la pièce, mais j'ai quand même apprécié de nombreux éléments de la mise en scène.
En effet, la trame de l'histoire se déroule dans le salon-salle à manger de l'appartement de Jean-Luc et Nathalie. Ce dernier représentait assez bien l'était d'esprit de ce couple exposant leur amour au grand jour et de ce fait frisant le ridicule. Une papier peint rose criard, de vieilles toiles accrochées aux murs, mais aussi quelques bibelots par-ci par-là dépeigneaient très bien l'univers de ce jeune couple, à la limite de la ringardise. J'ai surtout beaucoup apprécié un petit clin d'oeil à cet amour démesuré qui unit Jean-Luc et Nathalie. En effet sur le canapé de leur salon, sont placés cinq coussins sur lesquels sont écrites des lettres toutes différentes formant, lorsqu'on les aligne, le mot "AMOUR". Enfin, j'ai également remarqué le choix des tenues des personnages. Le couple extraverti (et ridicule) portait des vêtements de couleurs lumineuses et criardes. Nathalie, blonde peroxydée, portait ainsi une robe décolletée rose fushia, tandis que son compagnon était vêtu d'une chemise à carreaux dans les tons bleus. Au contraire, le couple Christophe/Patricia portait eux des vêtements n'attirant pas l'attention, dans les couleurs sombres.
Enfin et je termine par ce point positif, j'ai également apprécié le retournement de situation auquel on assiste durant la pièce. En effet, dès les premières minutes du spectacle, on remarque un contraste entre un couple s'aimant à la folie, ce qui en devient pathétique, et un autre couple, dont la relation semble extrêmement tendue. Au fil de la pièce, le premier couple se dispute et s'éloigne, tandis qu'on quitte Christophe et Patricia sur des promesses de projets heureux, avec un mariage probable et l'envie d'un enfant.
Vous l'aurez donc compris, cette pièce m'a désagréablement surprise, mais je n'en demeure pas moins contente d'être allée la voir!
Hirzi Zulkiflie a 23 ans. Il n’était qu’un simple singapourien jusqu’au jour où il à découvert que ‘jouer’ était fait pour lui.
« Déjà petit, quand je marchais pieds nus sur la scène, quand je lisais les scripts, ça me donnait une sensation incomparable. Ça a été une révélation. »
Hirzi a commencé à faire du théâtre en primaire, et il remporta des prix. Mais très vite son père, concentré sur l’avenir, l’interdit de continuer. Il a dû arrêter et se focaliser sur ses études. Il est ensuite allé à Polytechnique, ou il travaillé dans la partie cinématographie. Dans ce lycée il rencontre Munah (qui devient vite sa meilleure amie) âgée d’un an de plus que lui. Après leurs diplômes, ils décident de se filmer et de mettre les sketches en ligne. Ils deviennent connus dans Singapour en très peu de temps. Leur chaîne possède maintenant plus de 17000 abonnés et leurs vidéos sont vues par plus de 3 millions de personnes. Leurs fans se font tellement oppressants que Munah et Hirzi se créent un compte Twitter, où ils ont gagné plus de 7000 abonnés en 4 mois.
« Jouer, c’est plus que la sensation de savoir que des gens te regarde et t’écoute, c’est de leur faire passer un message. Etant acteur, je pense que les personnages que tu joues sont importants, et comment tu les joues encore plus. Il faut faire rire mais être respectueux en même temps. »
C’est comme cela que leur chaîne, intitulée MunahHirziOfficial, est adorée. Elle est très supportée car elle dénonce (ironiquement) les problèmes de Singapour aux singapouriens. Munah et Hirzi se moquent du fonctionnement de l’Etat pour l’armée et des services nationaux (NS), des inégalités sociales (les femmes de ménages qui dépendent beaucoup trop des familles dans lesquelles elles travaillent), du manque d’artistes et de créativité dans la ville... Bien sûr, le faire à Singapour, un pays excessivement règlementé, est assez risqué ; et Hirzi a déjà été appelé par l’Etat, mais seulement pour apprendre qu’un des membres du Parlement regardait régulièrement ses vidéos et qu’il les aimait beaucoup !
Parallèlement à la chaîne Youtube, Hirzi gardait le projet de continuer le théâtre, le vrai. Beaucoup de contacts lui sont arrivés grâce à Polytechnique, mais Hirzi a quasiment dû supplier pour avoir son premier rôle (une personne homosexuelle à la télé). Grâce à ce rôle qu’il a très réussit, d’autres petits personnages lui sont proposés. En 2009, il reçoit son premier (vrai) rôle dans une émission de télévision : c’est ce qui l’a rendu célèbre (dans le monde théâtral plus que dans le monde médiatique). Finalement, il décroche un grand rôle dans une comédie (jouée à l’Esplanade du 27 juin au 5 juillet). Il y joue avec les plus grands acteurs de Singapour, des comédiens dans le métier depuis 20 ans. Pour ce spectacle, Hirzi s’y investi beaucoup et écrit le texte de 2 autres acteurs. Il a composé 8 brouillons pour chaque rôle, tellement il tient ce travail à cœur, et tellement il tient à prouver qu’il peut travailler aux côtés de grands comédiens. Le spectacle sera une critique (implicite) du gouvernement singapourien et s’intitule Happy Ever Laughter. Prenez vos places tout de suite sur sistic !
Malgré toutes les exigences et le temps pris par le théâtre, Hirzi continue à jouer des rôles comiques à la télévision, et en octobre sortira une émission biographique sur Munah, Hirzi, et leurs premiers pas en tant que « personnes célèbres ». Si vous voyez un jeune se balader sur Orchard, Clarke Quay ou Marina Bay portant une caméra sur l’épaule, allez lui parler, il est vraiment sympathique et il adore rencontrer de nouvelles personnes !
Opportune et Enzooooo
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Bukit Panjang Hokkien Konghuay Opera Troupe est une troupe singapourienne d’opéra chinois hokkien créée le 6 août 1986 par un groupe d’amateurs d’opéra hokkien. Grace au soutien de M. Ng Thio Soo, qui était le président de l’association, le groupe a réussi à s’élargir en taille et en est devenu un troupe d’opéra régulière qui peut mettre en place des représentations régulières.
Cette troupe pratique le Huaguxi (花鼓戲 huāgǔxì, opéra des fleurs et des tambours), ou le Xiangju en dialecte hokkien, style d’opéra originaire de la province du Hunan, en Chine, et créé en 1695, sous la dynastie des Qing.
A cause du fait que cette troupe n’est plus active depuis 2009 et que l’équipe s’est dispersée, les acteurs, les metteurs en scène et les auteurs ne sont plus dans le monde du théâtre.
Leur site, toujours en ligne, est : http://www.hokkienkonghuay.org/XiangJu/index-en.php?page=AboutUs
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