theatrelfs

Lundi 21 mai 2012 à 14:13

Prenons cela comme un droit de réponse...

Ces quelques lignes extraites d'un ouvrage de STENDHAL intitulé RACINE ET SHAKESPEARE (1823) relatent cette anecdote qui ne sera pas sans rappeler des réactions suscitées par la dernière mise en scène de l'option théâtre : Les Règles du savoir-vivre dans la société moderne de Jean-Luc Lagarce.

L'année dernière (août 1822), le soldat qui était en faction dans l'intérieur du théâtre de Baltimore, voyant Othello* qui, au cinquième acte de la tragédie de ce nom, allait tuer Desdemona, s'écria « Il ne sera jamais dit qu'en ma présence un maudit nègre aura tué une femme blanche. » Au même moment le soldat tire son coup de fusil, et casse un bras à l'acteur qui faisait Othello. Il ne se passe pas d'années sans que les journaux ne rapportent des faits semblables. Eh bien ! ce soldat avait de l'illusion, croyait vraie l'action qui se passait sur la scène. Mais un spectateur ordinaire, dans l'instant le plus vif de son plaisir, au moment où il applaudit avec transport Talma-Manlius disant à son ami : « Connais-tu cet écrit ? », par cela seul qu'il applaudit, n'a pas l'illusion complète, car il applaudit Talma, et non pas le Romain Manlius ; Manlius ne fait rien de digne d'être applaudi, son action est fort simple et tout à fait dans son intérêt.

A propos de cette anecdote, Dominique Bernard dans son ouvrage intitulé Le Théâtre, apporte l'éclairage suivant :

Le spectateur (...) n'éprouve jamais cette "illusion parfaite", mais une illusion imparfaite. (...) Le spectateur assiste à la représentation comme si les événements représentés se déroulaient vraiment devant lui, mais il sait bien que ce n'est là qu'une convention de jeu. "Et il arrive quelque chose sur la scène comme si c'était vrai", faire dire Claudel à Lechy, le personnage de l'actrice dans L'Echange.

Ce à quoi Antoine Compagnon ajoute :

Ici, ce que le soldat de Baltimore introduit, c'est l'idée de convention littéraire. La littérature, comme tout discours suppose, des conventions, et la première de ces conventions, c'est qu'il s'agit de littérature. Le soldat de Baltimore n'était jamais entré dans un théâtre, il n'avait jamais vu une pièce de théâtre, il ne savait pas à quoi s'attendre. La littérature est une attente. Entrer en littérature, comme lecteur ou comme spectateur, mais aussi comme auteur, c'est intégrer un système d'attentes. La première, au sens de la plus fréquemment sollicitée par l'oeuvre littéraire, c'est l'attente de fiction, la willing suspension of disbelief, la suspension volontaire de l'incrédulité, ainsi que l'appelait Coleridge.

Parfois, il arrive donc que l'on oublie la convention, et c'est la naissance de bien des malentendus.
Parfois, il arrive donc qu'on prête des intentions à ceux qui travaillent sur un spectacle comme si, au sein d'une école, un éducateur pouvait prendre "en otage" ses élèves pour provoquer, voire régler des comptes, avec quiconque.
Ce sont souvent ceux qui n'aiment pas le théâtre, ou qui n'y connaissent rien (ou pas grand-chose), qui se permettent d'avoir de tels jugements !

On ne fait pas le travail que j'ai accompli ces 7 dernières années, on ne passe pas le temps que j'ai passé avec les élèves chaque année, pour tout détruire en 3 soirées. Ce serait se méprendre sur l'éducateur que je suis qui a, depuis toujours, eu une inébranlable confiance en la pertinence des élèves, à partir du moment où ils étaient accompagnés dans leur démarche et dans leurs choix.

Rien dans cette mise en scène des Règles du savoir-vivre dans la société moderne de Jean-Luc Lagarce qui n'ait été le fruit d'une discussion avec chacun des élèves, pour que chacun, justement, ne se sente pas pris "en otage" par des choix qu'il n'accepterait pas. En somme, de la pédagogie, rien de plus !


Olivier Massis

Dimanche 20 mai 2012 à 10:05

 En passant à Paris, je suis allée voir la pièce de théâtre Le Bourgeois Gentilhomme, mise en scène par Catherine Hiegel. Le Bourgeois gentilhomme est une comédie de Molière, en cinq actes, représentée pour la première fois en 1670, devant la cour de Louis XIV. La musique est de Jean-Baptiste Lully et les ballets de Pierre Beauchamp. Dans cette pièce, Molière se moque d'un riche bourgeois qui veut imiter le comportement et le genre de vie des nobles. Ce spectacle est très apprécié par la cour et Louis XIV qui le redemande plusieurs fois. 

Catherine Hiegel a modernisé cette pièce en lui ajoutant des courses-poursuites, des chants et des chorégraphies impressionnantes. La pièce était en tournée depuis le 15 novembre 2011 jusqu'au 27 mai 2012.

 

 

François Morel, célèbre acteur et humouriste français, jouait le rôle principal : Monsieur Jourdain. Il est colérique, totalement exubérant, avec une longue traine portée au début (son habit du matin) et un costume délirant et ridicule. Il se croit savant mais ne connait en fait pas grand chose :
« -Vous savez le latin sans doute !
   -Oui, mais faites comme si je ne le savais pas. » (<-- ma citation préférée)

Ses professeurs (de danse, de chant, d’armes et de philosophie), ses valets, sa femme, sa fille se moquent de lui mais il ne se rend compte de rien à cause de sa grande naïveté ; et donne de l’argent à tout ceux qui le complimente. 

 


La mise en scène était minutieusement préparée (contrairement à la notre ;) les sauts, les cris, les lancers étaient calculés et les acteurs ont du beaucoup travailler dessus. Le décor ne changeait pas pendant la pièce : c’était une sorte de rideau à fleurs (toute la pièce s’est déroulée dans le jardin) à travers lequel les comédiens entraient et sortaient. Il y avait aussi deux portes où les acteurs pouvaient passer à droite et a gauche de la scène. La seule partie du décor qui bougeait était l’estrade (ronde) des musiciens : l’estrade était placée au fond de la scène et on y voyait, quand on la tournait, soit les musiciens, soit des acteurs qui s’était cachés derrière.
Le jeu des acteurs était amusant pour certain (M. Jourdain et Nicole), mais ennuyant pour d’autres (Dorimène, Covielle et Mme. Jourdain) car j’ai trouvé que les acteurs se poussait trop à crier ou à avoir des tics de language que cela devenait lassant. Le chant de la fin était aussi un peu trop long, mais à part ces deux remarques, j’ai adoré cette pièce et cette mise en scène qui m’ont fait beaucoup rire !


http://theatrelfs.cowblog.fr/images/lebourgeois1.jpg

 

Ci-dessus, la longue traine de Monsieur Jourdain. Allez voir le best-of de la pièce sur http://www.wat.tv/video/francois-morel-bourgeois-gentilhomme-4r7sl_2g1sx_.html !

Opportune

Jeudi 6 octobre 2011 à 17:37

J'étais dans les affiches, notamment celles qui annoncent la venue du Collectif TRU-MAC, les grapheurs qui passeront un après-midi au LFS pour le plus grand plaisir de tous, et j'en ai profité pour faire l'affiche du spectacle du mois de mai.

Voili-voilà ce que cela donne...

Réactions attendues, bien évidemment.

Olivier Massis.




http://theatrelfs.cowblog.fr/images/LagarceLaRegleaffichejaune-copie-1.jpg

ou


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