theatrelfs

Mardi 4 octobre 2011 à 22:14

La Mère de FLORIAN ZELLER

La Mère est une pièce de Florian Zeller que je suis allé voir à Paris en décembre 2010. Catherine Hiegel joue le rôle principal et marquant d'une mère possessive qui après le départ de son fils (Clément Sibony) sombre à priori dans la folie.

On ressent une forte tension dès le début de la pièce avec de longs silences et une mise en sc
http://theatrelfs.cowblog.fr/images/superbecatherinehiegelL1-copie-1.jpgène centrée sur le jeu des acteurs. Le décor est donc très simple et les mouvements des acteurs rares. Le jeu des acteurs, en revanche, est en apparence très neutre mais Catherine Hiegel nous fait ressentir à travers ses nombreux monologues et les silences qu'elle installe une pression inconfortable.

La pièce est constituée de plusieurs répétitions et de retours en arrière (on peut par exemple voir la même scène jusqu'à 3 ou 4 fois avec les mêmes déplacements mais des dialogues qui varient et donc une interprétation différente). On se perd peu à peu et on ne peut plus faire la différence entre la réalité et la folie schizophrène de la Mère. On finit même par se demander si elle ne s'est pas imaginée un fils, et si toute la pièce ne sort pas simplement de son imagination.

C'est une pièce dont on ne peut pas ressortir indifférent et Florian Zeller (qui a écrit et mis en scène la pièce pour la faire jouer par Catherine Hiegel) ainsi que les acteurs ont fait un travail formidable. Catherine Hiegel est une actrice très talentueuse qui a joué pendant plusieurs décennies pour la Comédie Française et elle a d'ailleurs obtenu le Molière de la Comédienne pour La Mère en 2011. http://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Hiegel

Emilien B
(maintenant à Zürich) ^^

Mercredi 24 novembre 2010 à 16:08

Matéï Visniec


Matéï Visniec est l'auteur de Le mot progrès dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux, l'une des pièces qui nous a intéressé avant le choix final du découpage du texte.


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Petit rappel pour ceux qui peut-être ne l'ont pas encore lu: la pièce aborde le thème de la guerre, notre fil directeur cette année, sous l'angle de ses conséquences une fois même terminée. La pièce traite du retour dans leur village de parents dont le fils est mort, tué durant une guerre civile, dans un pays de l'Europe de l'est. Son corps est introuvable, disparu, et le fantôme du fils revient aider ses parents à lui donner une tombe. Toute la pièce est axée sur cette quête de la dépouille car la souffrance des parents comme celle du fantôme du fils ne peut s'effacer que par une sépulture où chacun pourra faire son deuil. Au-delà ce cette recherche lugubre, la pièce de Visniec est beaucoup moins sombre qu'elle n'en a l'air: vivre sur une terre d'où les fantômes victimes des guerres prétendantes sortent et se mêlent aux vivants est une expérience souvent comique qui crée des situations décalées et absurde, écrite dans un style très particulier propre a Visniec, la pièce fait réfléchir sur la bêtise humaine qu'est la guerre tout en gardant une touche d'humour.


Né en 1956 dans la Roumanie communiste, Matéï Visniec découvre dès son adolescence un espace de liberté dans la littérature et l'écriture. Jeune encore, il lit Kafka, Dostoïevski, Camus, Beckett, Ionesco... Emprunté d'un grand intérêt pour des mouvements tels que le dadaïsme, le théâtre de l'absurde, le théâtre réaliste anglo-saxon, il rejette le réalisme soviétique qui l'entoure et étudie la philosophie à Bucarest.

Visniec est très actif dans les années 80 en Roumanie, partie prenante d'une génération qui bouleverse le visage littéraire du pays, il croit en une puissance du théâtre et en sa capacité à combattre efficacement le totalitarisme en dénonçant la manipulation de la société par ce qu'il appelle ''les grandes idées''.

Jusqu'à 1987 Visniec publie de nombreux poèmes qui lui valent une reconnaissance mitigée, ces pièces de théâtre sont quant à elles interdites à la représentation. Sa ''carrière internationale'' débute en 87, lorsqu'il est devient auteur interdit dans son propre pays et s'exile en France où il obtient l'asile politique. Dès lors il devient journaliste pour la BBC puis plus tard pour Radio France Internationale où il est chroniqueur dans le domaine des pays de l'est.

 En 91 sa pièce Les chevaux à la fenêtre connait un grand succès en France et marque la découverte de Visniec par les compagnies théâtrales française qui vont alors mettre en scène nombre de ses œuvres. Reconnues au Festival d'Avignon, ses pièces sont parmi les plus jouées avec une quarantaine de représentations depuis 92. Matéï Visniec se fait connaître en France.

Ce n'est qu'en 90, abandon du communisme pour une démocratie à l'occidentale en Roumanie, que son pays d'origine lui rendra hommage, devenu l'auteur vivant le plus joué là-bas, Visniec garde un profond attachement pour ses racines qui lui apportent son inspiration.

 Quelques pièces qu'il a écrit en français:


        Trois nuits avec Madox

        Les partitions frauduleuses

        L'homme poubelle

        Les chevaux à la fenêtre

        L'histoire du communisme racontée aux malades mentaux

        Petit boulot pour un vieux clown

        Le roi, le rat, et le fou du roi

 
                                                                                                                                 Camille Vassallo
 
 
 

 






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