Patrice Chéreau est né en 1944 dans le Maine et Loire. Né dans une famille d’artiste, il est vite plongé dans le monde artistique. Il fit une partie de ses études au lycée Louis le Grand, à Paris où il rejoint la troupe de théâtre du lycée. C’est là qu’il ce découvre une passion pour la mise en scène. Après son bac, Après ses études de lettres classiques et d’allemand, à l’âge de 22 ans, Chéreau devient animateur de troupe au théâtre de Sartrouville de 1966 à 1969, puis ensuite de Villeurbanne (de 1971 à 1977) et au Piccolo Teatro de Milan.
Patrice Chéreau tourne en 1975 son premier film, adapté du roman de James Hadley Chase : La Chair de l'orchidée avec Simone Signoret et Charlotte Rampling. Son film suivant, L'Homme blessé, lui offre le César du Meilleur scénario en 1984.
Au cours des années 80 alors qu’il était directeur du théâtre des Amandiers a Nanterre, Chéreau fait la rencontre de Bernard Marie Koltes. Entre le metteur en scène et l’auteur une une complicité professionnelle rare et un « lien durable » ce créait. Chéreau monte la plupart des pièces de Koltès dans son théâtre comme par exemple Combat de nègre et de chiens, Quai Ouest en 1986, puis trois versions de Dans la solitude des champs de coton. Cette dernière fera le tour de monde et remportera un grand succès. Il mettra aussi en scène la dernière pièce écrite par Koltès Le Retour au désert, en 1988 peu avant la mort de l’auteur à 41 ans.
En 1990 Chéreau quitte le théatre des Amandiers et ce lance dans la mise en scène d’opéras (Wozzeck, de Berg, 1993; Don Giovanni, de Mozart, 1994). Parallèlement, sur une période de quatre ans, il écrit en collaboration avec Danièle Thompson « la reine Margot ». C’est avec ce film qu’il s’impose au cinéma. Son film lui permettra de gagner le prix du jury décerné à Cannes.
En 2003, après 7 ans d’absence au théâtre, Chéreau revient avec une mise en scène de Phèdre de Racine. C’est une mise en scène originale qu’il propose et qui surprend le public. Ce dernier est installé de part et d’autre d’une scène qui ressemble à un long couloir, lui donnant l’impression de faire parti de la pièce tout en restant spectateur. Pour renforcé ce sentiment, Chéreau va jusqu’à briser le 4eme mur, lorsque Hyppolyte, en pleine tirade vient s’assoir dans les gradins. Le poids du destin qui pèse sur les personnages est mis en avant grâce au jeu des acteurs, dont les corps semblent torturés et affaiblit par leurs destins, et à l’éclairage particulier, essentiellement composé de halo lumineux qui suit les personnages. Il rompt aussi avec la tradition en présentant sur scène le fils de Phèdre, et choc le public en mettant en scène une Phèdre torturée par le remord qui va jusqu’à présenter son sein nu à Hyppolyte. Avec cette mise en scène Chéreau remporte son pari de rendre accessible ce classique du théâtre francais.
On dit souvent des travaux de Chéreau qu’ils combinent recherches plastiques, réflexions politiques et exploration des obsessions humaines. Chéreau s’adapte à son époque, et cherche à faire réfléchir son public, en rajoutant au sens du texte ou du script un sens de la mise en scène. En 2006 il devient président de la Femis qu’il quitte quelques mois plus tard au motif d’un emploi du temps trop chargé.