11 and 12 est issue de l’ouvrage Tierno Bokar, écrit par l’écrivain africain Amadou Hampaté Bâ et adapté par Marie-Hélène Estienne. Cette pièce, mise en scène par Peter Brook et jouée au Drama Centre Theater à Singapour puis dans le reste du monde, relate des conflits entre différents peuples de l’Afrique de l’Est, pendant l’occupation française. La famille, le comportement de l’homme en société, les relations politiques, la religion sont les thèmes omniprésents de la pièce et suscitent de nombreux débats, d’affrontements.
La prière doit-elle être récitée 11 ou 12 fois ? Ce questionnement, pourtant d’apparence anodine, provoque alors de grandes tensions entre les ethnies en présences et les Français, qui se mêlent à leur culture. Deux hommes se détachent de ces personnages, Tierno Bokar et Cherif Hamallah, et délibèrent sur le sujet, tout en mettant en avant la nécessité de tolérer. Selon eux, la tolérance est la plus difficile et la plus importante des qualités de l’être humain. Mais suite aux incompréhensions des peuples, des marques de violences s’en suivent. Au milieu d’elles, des adolescents, dont Amadou Hampaté Bâ qui narre l’histoire. Ces jeunes gens grandissent et finalement deviennent adultes après que certains aient reçu une éducation européenne. Ils se rendent mieux comptent de la situation qui les entoure, mais ne savent pas réellement comment la gérer.
Peter Brook réussi à faire réfléchir le spectateur et à diffuser des idées complexes d’une façon la plus simple possible : toile et tapis rouges signifiants à la fois l’ocre de la terre d’Afrique et la violence, du bois çà et là… Finalement, c’est bien le jeu des comédiens à travers ce décor simple qui donne toute la dimension de la pièce. A aucun moment le spectateur sent l’ennui le gagner, puisque dès le début la performance il est submergé par l’intrigue.
C’est ce qui constitue la force de la pièce et sa mise en scène : elle a un impact sur le public sans être prétentieuse pour autant.
Notes en tant que spectatrice…
- De l’intérêt d’être au premier rang :
On pourrait penser que les places les plus proches de la scènes ne sont pas les meilleures : manque de visibilité sur l’ensemble de la scène, des décors, ou encore recevoir les postillons…
Cependant, ces places offrent plusieurs avantages ! En effet, plus le spectateur est proche de la scène, plus il ressent le caractère des personnages, les expressions du visage sont plus évidentes. Il est submergé par la pièce et en prend plein les yeux. Enfin, il est possible de capter le regard des comédiens, et dès qu’on le tient, là on se sent vraiment dans la pièce et on rentre dans leur jeu.
- De l’intérêt de ne pas trouver tout de suite un taxi :
Une fois la pièce terminée, ne vous précipitez pas vers le stand de taxi ! Prenez le temps… Et peut-être aurez vous la chance de croiser les acteurs !!
En effet, nous avons eu la chance, Clémentine K. et Fabiola A. de discuter avec quelques acteurs (dont deux parlant français) : Antonio Gil Martinez, Maximilien Seweryn, Jared McNeill, et Makram J. Khoury. Après une semaine passée à Singapour, ils partent à la fin de la semaine pour Sydney avant de se diriger vers le reste de l’Asie.
Mais la prochaine fois, nous penserons à apporter appareil photo et stylo…
Clara.a