“Political mother was the boldest work he’s made yet, a compelling chorus of wailing electric guitars and driving drums, folk dance, crazed dictators and dramatic lighting, along with filmic effects, … quite the coup de theatre.” – Time Out, UK
haque année, Singapour présente un festival de danse. Le Da:ns Festival de 2011 se déroule du 7 au 16 octobre. Le spectacle Political Mother est une représentation de danse contemporaine, mise en scène et chorégraphiée par un britannique d'origine israélienne, nommé Hofesh Shechter. Ce nom vous dit quelque chose ? Et oui ! C’est bien le chorégraphe qui nous a fait rêver l’an dernier avec les spectacles Uprising/In Your Rooms ! La compagnie anglaise est de retour cette année pour nous présenter leur tout dernier spectacle, qui est également leur tout premier d’une durée complète de 1h10mins (sans intermission). La performance est réalisée par 11 danseurs de la compagnie, avec l’accompagnement d’une bande de musiciens jouant le « Shechter’s cinematic score ». C’est un spectacle rempli d’émotions et de complexité qui vous coupera le souffle, se déroulant le vendredi 7 et samedi 8 octobre, au théâtre de l’Esplanade.
a danse contemporaine regroupe des mouvements de danse classique et de danse moderne, mélangés ensemble. En revanche, dans Political Mother, le contemporain s’est fait ressentir différemment, car on y retrouvait des mouvements plus rapides, et en quelques sortes plus violents, que le classique, le moderne ou même la danse contemporaine de « d’habitude ». En effet, les mouvements pouvaient être assez violents, mais ce sentiment de violence s’est peut-être créé tout d’abord par la musique intense du spectacle. Ce dernier a effectivement utilisé plusieurs genres de musique, toujours a un volume extrêmement élevé : de la guitare électrique, à la batterie, mais aussi du violon à certains moments... Musique qualifiée comme du métal rock, elle donnait au spectacle une ambiance intense, surprenante, particulière...
ette ambiance particulière s’est également construite sur la diversité des mouvements, l’intensité de ceux-ci et aussi leur vitesse. Dans ce spectacle, nous avons retrouvé des mouvements très rapides et intenses. Cependant, ils étaient également accompagnés de moments, rares ceci-dit, d’immobilité. Ces courtes périodes immobiles coupaient le souffle du spectateur car celui-ci ignorait la suite et était ainsi en attente. Durant la prestation, les mouvements jouaient également beaucoup sur les niveaux de hauteur : les danseurs demeuraient soit au sol, soit debout, soit dans les airs en sautant ; mais effectuaient les mouvements avec une sûreté d’eux-mêmes impressionnante. En effet, ils ont été, tout au long du spectacle, en synchronisation parfaite : on avait un vrai ensemble de groupe. L’ambiance s’est également créée autour des costumes intrigants et des éclairages surprenants. Les costumes se formaient à partir de jupes, robes, pantalons, vestes, tee-shirts, débardeurs, shorts... ils étaient variés, et chaque danseur en avait trois durant le spectacle. Ces costumes permettaient de créer une atmosphère, en quelques sortes, lourde et pesante, car ils traduisaient, selon moi, un aspect de misère, de pathétique... Les éclairages, eux, rendaient le spectacle surprenant car ils traduisaient des moments soudains et le rendaient vivant aussi. Enfin, l’ambiance particulière du spectacle s’accentuait grâce aux noirs : un moment d’attente se mettait alors en place.
n effet, dans Political Mother, les spectateurs sont toujours en attente : dès le début, avec le suicide du soldat samouraï, on est incapable de savoir ce qui va alors se dérouler dans la seconde qui suit. Pendant la durée entière du spectacle, on s’attend à tout, on se prépare pour tout : des changements soudains d’une musique aux changements soudains de la vitesse des mouvements, tout en passant par les moments d’arrêts soudains, les changements d’éclairages et la perspective entre danseurs et musiciens (qui sont dans le fond de la scène, dans l’obscurité lorsque les lumières qui les éclairent sont éteintes). Ces changements soudains peuvent être interprétés différemment selon les gens, mais traduisent dans tous les cas des moments d’attente forts. Je pense qu’on peut vraiment se faire sa propre histoire tout au long de la prestation de danse...
ersonnellement, je qualifierais ce spectacle d’intrigant, d’insolite, d’inattendu, de surprenant, de particulier... de différent par rapport à des spectacles de danse contemporaine que j’ai auparavant vu. En revanche, cela m’a permis de voir une autre sorte de danse que j’ignorais avant. Mon interprétation était assez étrange : j’ai perçu le spectacle comme un moment de révolte des danseurs, qui selon moi, étaient des prisonniers. Cette révolte s’accompagnait des sentiments de la peur, et de l’amour, mais plus particulièrement d’un amour effrayé, qui ne fonctionne pas. J’ai interprété le « chanteur » (le politicien), qui se trouvait sur l’estrade et qui ne faisait que crier, comme un dictateur, qui donnait des ordres aux danseurs, mais aussi au public, ordres qui restaient néanmoins incompréhensibles. Lors du spectacle, j’ai aussi saisi des moments d’oublis des danseurs, dans le sens où ils ne savaient plus vraiment ce qu’ils faisaient ici dans le monde, et qu’ils commençaient aussi à ignorer leur identité réelle. Enfin, j’ai ressenti que les danseurs éprouvaient de la souffrance... beaucoup de souffrance durant leur révolte. Mais comme je l’ai dit avant, chacun son interprétation !
Pour résumer, j’ai beaucoup aimé ce spectacle, même si je l’ai trouvé très différent par rapport à d’autres spectacles « normaux » de danse. Il était donc pour moi très intéressant de connaître un autre type de représentation de danse. Ma scène préférée est celle du début, la première scène de danse, où il n’y a que deux danseurs, qui demeuraient dans une coordination impressionnante. Je pense vraiment que c’était un spectacle à ne pas rater !
Si vous trouvez que cette compagnie est intéressante et que vous cherchez plus d’informations, voici leur site internet : http://www.hofesh.co.uk/
« WHERE THERE IS PRESSURE THERE IS FOLK DANCE »
Julie JOUSSE