Peter Brook
Né à Londres en 1925, il se distingue aujourd’hui dans différents genres : théâtre, opéra, cinéma et écriture. Il a également mis en scène de nombreux textes de Shakespeare, ce qui lui vaut son surnom de « Maître Shakespearien ».
D’abord étudiant à Oxford, il se lance à 20 ans dans la mise en scène et s’affirme déjà comme un « maître ».
Après son arrivée en France en 1970, il connaît un grand succès commercial qui lui vaut une renommée internationale.
Il fonde, avec Micheline Rozan, à Paris en 1971, le Centre International de Recherche Théâtrale (CIRT) devenu, suite à l’ouverture du Théâtre des Bouffes du Nord, le Centre International de Créations Théâtrales (CICT).
Directeur du Théâtre des Bouffes du Nord à partir de 1974 (jusqu’en 2009), il remporte le prix de Kyoto en 1991.
En 1985, il adapte Mahabharata, où il incarna, avec des comédiens d'une vingtaine de cultures différentes, la mythique légende indienne, à l'occasion d'une représentation à ciel ouvert en Avignon. Suivent La Tempête en 1990, L' Homme qui, ou comment explorer le cerveau humain de façon théâtrale, en 1993, et Hamlet en 2000.
Il est aujourd’hui très connu pour être le maître du théâtre Shakespearien, maître des Bouffes du Nord, pour ses nombreuses et célèbres mises en scène, ses films, et ses ouvrages théoriques dont fait partie L’espace vide (1968) ou comment le théâtre peut être délivré de l’inutile et des erreurs du passé.
Dans une simplicité étonnante, il a appris l'art de faire rayonner les acteurs, et de donner une importance une signification à chaque chose se trouvant sur scène. Ses spectacles ont tous été présentés un peu partout dans le monde.
Brook et la tragédie antique :
Brook a beaucoup abordé le théâtre antique une fois arrivé à Paris, même s’il a en grande majorité travaillé à partir d’œuvres shakespeariennes et d’autres formes de théâtre. Cependant, il voulait tout de même « pénétrer toutes les couches de la tragédie et les étudier en profondeur, à travers l’intensité sonore du texte ».
Selon lui : « pour retrouver la puissance d’expression de ces œuvres, il faut conserver le son du grec ancien », autrement dit garder le caractère athénien de la pièce.
« Il y a donc deux extrêmes, l’émotion tragique et l’intelligence de cet univers. Entre les deux, ce qui est décoratif –le chœur qui chante et qui danse, les masques–, tous cela ne m’intéresse pas »
Brook et le cinéma :
Il se destinait plus au cinéma qu’au théâtre quand il fit ses débuts.
Même s’il a réalisé une dizaine de films, il aurait cependant voulu en faire beaucoup plus. « Mais il y a toujours eu des obstacles ». Toujours ces problèmes de financement, et au final, certains films qui n’ont pas pu être produits jusqu’au bout ont été réécrit pour la scène. Car Brook ne désire pas faire des films à sujet commercial, d’où sa difficulté à trouver l’argent.
Mais il se rend bien compte qu’il possède « un don plus juste pour le théâtre que pour le cinéma ».
La théorie de L’espace vide :
"Je peux prendre n'importe quel espace vide et l'appeler une scène. Quelqu'un traverse cet espace vide pendant que quelqu'un d'autre l'observe, et c'est suffisant pour que l'acte théâtral soit amorcé".
Peter Brook se base sur ses rencontres passées, et expériences menées au cours de son travail. C'est de cette façon qu'il élabore son opinion.
Cette théorie, c’est sa conception de la scénographie : c’est en quelque sorte un retour à la source, à un dispositif plus simplifié, épuré. En créant Le Roi Lear en 1962, il décide de renoncer au décor pour travailler l’«espace vide». Ainsi le spectacle repose essentiellement sur le comédien, les mouvements de son corps. «Le théâtre immédiat» que revendique Peter Brook comme le théâtre idéal consiste pour les artistes à remettre en question chaque jour les découvertes des répétitions précédentes, comme si la pièce leur échappait : ils doivent la redécouvrir de nouveau, ne jamais faire comme la fois précédente, toujours se surprendre.
Par ailleurs, Peter Brook souhaite que le théâtre soit très proche du public.
Principales mises en scènes au Théâtre :
Shakespeare :
Peine d’amour perdu (1946)
Mesure pour Mesure (1950)
Titus Andonicus (1955)
Le Roi Lear (1962)
Le Songe d’une nuit d’été (1970)
Timon d’Athènes (1974)
The Tragedie of Hamlet (2000)
D’autres auteurs :
La conférence des Oiseaux (1979)
La Cerisaie (1981)
Le Mahabharata (1985)
L’Homme qui (1993)
Je suis un phénomène (1998)
11 and 12 (2010) (cf. compte rendu de spectacle)
à l’opéra :
Boris Godounov (1948)
La Tragédie de Carmen (1981)
Don Giovanni (1998)
Ses Films :
L’Opéra des gueux (1953)
Moderato Cantabile (1959)
Le Seigneur des mouches (1963)
Marat/Sade (1967)
Le Roi Lear (1969)
Rencontres avec des hommes remarquables (1976-1977)
Le Mahabharata (1990)
The Tragedy of Hamlet (2001) L’Espace vide (Seuil, 1968) Points de suspension (Seuil, 1987) Le diable c’est l’ennui (Actes Sud Papiers, 1991) Avec Shakespeare (Actes Sud Papiers, 1998).