Jean-Pierre Siméon, poète, dramaturge, romancier et critique français, est né à Paris en 1950 (il a aujourd’hui 60 ans). Il est l’auteur de nombreux recueils de poésie, de romans, de textes pour la jeunesse (le recueil de poèmes Ici est au CDI) et de pièces de théâtre, dont le monologue poétique Stabat Mater Furiosa.
Ses œuvres poétiques lui valent plusieurs prix : le prix Théophile Briant en 1978, le prix Maurice Scève en 1981, le Prix Antonin Artaud en 1984, le prix Guillaume Apollinaire en 1994, le prix Max Jacob et le grand prix du Mont Saint-Michel pour l’ensemble de son œuvre en 1998.
Agrégé de Lettres Modernes, il enseigne pendant longtemps à l’Institut Universitaire de Formation de Clermont-Ferrand, la ville ou il réside. C’est en 1986 qu’il y crée la « Semaine de la poésie » (semaine de rencontres entre élèves et vingt poètes chaque années, avec lectures publiques chaque soir).
Membre de la commission poésie du Centre National du Livre et collaborateur comme critique littéraire et dramatique au journal l' « Humanité » (quotidien communiste), il participe également aux comités de rédaction de plusieurs revues de poésie et dirige avec le poète Jean-Marie Barnaud la collection « Grands Fonds » (qui publie des proses inclassables au regard des catégories traditionnelles) à Cheynes Editeur, son éditeur depuis plus de vingt ans.
Jean-Pierre Siméon a aussi été conseiller à la Mission pour l'Art et la Culture du Ministère de l'éducation nationale.
En avril 2001, il devient directeur artistique du « Printemps des poètes ». C’est une manifestation française à l’échelle nationale, qui incite à célébrer la poésie quelle que soit sa forme d’expression, un peu comme la fête de la musique.
Un de ses derniers textes, Philoctète d’après Sophocle a été joués au mois d'octobre 2009 au théâtre de l’Odéon à Paris, dans une mise en scène de Christian Schiaretti
, avec Laurent Terzieff comme interprète principal. Jean-Pierre Siméon dit avoir pour habitude d’écrire comme il marche ou respire. L’écriture le « hante et finit par se cristalliser sur le papier », dans un article, un poème, ou bien sur une pièce de théâtre.En effet, il n’a pas écrit Stabat Mater Furiosa pour une commande ou après avoir établit un projet. Ce monologue est né d’une envie d’écrire pour Gisèle Torterolo, comédienne à qui le texte est dédié.
« Le poète ne console rien, il creuse. »
Cette citation de Jean-Pierre Siméon montre sa volonté, en tant que poète, de montrer la réalité telle qu’elle est, choquante et brutale. Stabat Mater Furiosa illustre bien cet objectif : le texte ne cherche pas à adoucir la violence de la guerre, à « consoler » le lecteur, mais plutôt à l’exposer à une vérité qui dérange, à « creuser » dans une plaie déjà existante.
Jean-Pierre Siméon a découvert le théâtre alors qu’il était adolescent. Son père, un passionné, l’emmenait régulièrement voir des pièces. Il considère le Stabat Mater Furiosa comme sa première vraie pièce de théâtre, même s’il le décrit comme étant tout de même un poème dramatique.
Les pièces de Jean-Pierre Siméon revêtent le plus souvent un caractère tragique et certains thèmes comme la guerre, la pauvreté et la mort sont récurrents (Le Testament de Wanda, Stabat Mater Furiosa, Soliloques, Sermons joyeux, La lune des pauvres…).
La plupart de ces textes théâtraux en vers libres ne nécessitent qu’un ou très peu de personnages. On relève cependant D’entre les morts, texte en prose interprété par treize personnages.
Jean-Pierre Siméon s’inspire pour quelques unes de ses pièces de la mythologie grecque, comme pour Philoctète, Odyssée, dernier chant (prose)ou Témoins à charge.
Quel théâtre pour aujourd'hui ? est un essai dans lequel Jean-Pierre Siméon lance le débat sur les défauts du théâtre contemporain. Il constate que ce dernier subit aujourd’hui une crise de fréquentation du public, qui ne va pas au théâtre parce qu’il a peur de ne pas être à la hauteur intellectuellement et de s’ennuyer.
Julia Pflimlin