La scène avertit déjà le spectateur, à son entrée dans la salle, de l’absence de surprise et d’étonnement : pas de rideau, juste un élément du décor cachant partiellement le reste, et exhibant en grandes
lettres La Bohème, comme si l’on n’était pas au courant que l’on venait à l’Esplanade de Singapour en ce mois de Février écouter cet opéra italien en quatre tableaux de Puccini, dirigé par Andrew Sinclair.
Au lever de cet élément du décor, accompagné de l’orchestre, le reste de l’espace se dévoile et deux personnages apparaissent dans un milieu reflétant une vie d’artiste, l’insouciance. Il est agréable de voir ce décor, mais il est sans surprise et n’a rien d’extraordinaire. Il en est de même pour les costumes.
L’opéra commence.
Mais déjà on remarque que les chanteurs et chanteuses, pourtant issus de l’Opéra Lyrique de Singapour, ont des voix qui ne portent pas : on se demande si ceux du dernier balcon assiste au spectacle en version mute… La déception ne fait que croître car les airs sont très mélodieux et plaisants à entendre. Et pour ce qui est du jeu… L’histoire parle d’amour, de passion entre un homme peu fortuné (Rodolfo) et une femme (Mimi), détruite peu à peu par la maladie. Cependant, les seules preuves d’amour dans le jeu de ces acteurs sont les mains : ils se tiennent les mains et ils sont amoureux. Pas de grandes étreintes, ni de caresses, ni de baisers. C’est ennuyeux, le spectateur ne se sent pas immergé dans l’intrigue.
En sortant de la salle, on se sent indifférent. On ressent surtout une grande déception vis-à-vis de cette mise en scène et de ces voix. Dommage.