Stéphane Braunschweig est né le 5 juin 1964, à Neuilly-sur-Seine.
Il fait d’abord des etudes de Philosophie à l’Ecole Normale Supérieure de Fonteney-saint-Cloud, puis, à 25 ans, decide d’intégrer l’Ecole du Théâtre National de Chaillot (c’est à Paris, dans le quartier du Trocadéro). Il y est formé pendant trois ans. À sa sortie, il fonde sa compagnie : le Théâtre-Machine.
Il monte tout de suite sa première pièce, “Les Hommes de Neige” (une trilogie qui rassemble des pieces de Brückner, Brecht et Horvath); celle-ci lui vaudra le Prix de la Révélation Théâtrale, descerné par le Syndicat de la Critique. Un scénographe français, Bernard Dayde (de l’Opéra de Paris), le décrit alors comme un “prodige du théâtre”.
Il enchaîne ensuite des pieces très variées, de Sophocle à Tchekhov; “La Ceriseraie”, de cet auteur, l’emmenera d’ailleurs faire des representations jusqu’à Moscou.Braunschweig prend la direction du Centre dramatique national d’Orléans en 1993, succédant à Olivier Py ). Il y reste jusqu’en 1998, avant d’être nommé, deux années plus tard, à la direction du Théâtre national de Strasbourg (de 2000 à 2008). Son succès est donc bien installé et lui offre des places de choix sur les scenes de théâtre françaises et internationales.
Braunschweig a un gout pronnoncé pour Shakespeare, ce qui l’ammènera d’ailleurs à rejoindre le Théâtre des Bouffes du Nord (dirigé, comme nous le savons bien, par Peter Brook, le “Maître Shakespearien”) pour mettre en scène “Le Marchand de Venise”.
À noter que Braunschweig se distingue également par ses mises en scenes d’opéra, où le succès se fait tout autant sentir qu’au théâtre. Depuis 1992, il a mis en scène dix-sept opéras.
Depuis janvier 2010, Stéphane Braunschweig est à la tête du Théâtre National de la Colline (20ème arrondissement à Paris). C’est un théâtre qui vise à sensibiliser le public, et particulièrement les jeunes pour créer les “spectateurs de demain”. Braunshweig a expliqué son rôle au sein de ce théâtre en disant qu’il voulait en faire “un lieu d’émergence de nouvelles écritures scéniques. Un théâtre voué à la création théâtrale contemporaine, dans un sens large qui comprenne à la fois le texte et la mise en scène.”.
Sa dernière pièce, "Lulu", de Fabrk Wedekind, joue du 4 novembre au 23 décembre 2010.
À propos sa mise en scène :
Pour lui, le rapport avec le public est extrêmement important; c’est pourquoi il n’hésite pas à monter certaines pieces dans leur langue orginale. Par exemple, il met en scène “Woyzec” de Brückner et “Die Ratten” de Hauptmann, toutes les deux en allemand. Sa carrière se distingue en fait par un côté nettement international, puisqu’il met en scène des pieces pour les festivals d’Edimbourg, Jérusalem, Milan, Munich…
Braunschweig ne fait aucune distinction entre théâtre classique et contemporain; son repertoire est très varié, rassemblant autant de Molière que de Thomas Mann, en passant par Eschyle et Albert Camus…
Ses décors souvent épurés, puisqu’il préfère laisser la place au texte et jeu de l’acteur. (voir ces photos de Tartuffe et Rosmersholm).
(je rajouterais sûrement quelque chose ici une fois que j'aurais regardé quelques unes des pièces proposées au CDI!)
À propos du Théâtre-Machine :
Celui-ci se fonde sur des techniques de scénographie innovatives : Braunschweig explore les relations entre l’espace, les corps, le texte. Il veut faire ressentir au public l’équilibre ténu du plateau, les fortes tensions entre les acteurs. Il explique que « c’est le propre du théâtre que de questionner ce rapport problématique entre le corps et l’esprit ». Il dira ensuite que le spectateur doit pouvoir “jubiler de voir les discours et les affects se contredire”, “s’émouvoir de la difficulté de la raison humaine à se frayer un chemin dans la réalité chatotique du monde”. C’est pourquoi, dans ses mises-en-scène, Braunshweig apprécie particulierement de pouvoir montrer les dilemmes chez les personages, les “crises existencielles”.
Le saviez-vous ? (Une anecdote)
Tout comme Martin Scorsese et Leonardo DiCaprio, Tim Burton et Johnny Depp, Pedro Almodovar et Penelope Cruz, Stéphane Braunschweig lui aussi a son acteur fétiche : Claude Duparfait, qui a joué dans douze de ses (trente-quatre) pieces.
Clémentine