Eonnagata est un spectacle de et avec la danseuse contemporaine Sylvie Guillem. Accompagnee par le choregraphe Russell Maliphant et le comedien Robert Lepage, elle interprete l'histoire du Chevalier d'Eon, Charles de Beaumont. Cette reference historique a l'espion du roi Louis XV n'est que la toile de fond de cette mise en scene qui traite de la question de l'androgynite. En effet, le Chevalier d'Eon s'habillait et se comportait comme une femme pour satisfaire son metier d'espion, mais aussi parfois, sous la contrainte ( a la cour d'Angleterre ).
Le spectacle mele scene historiques a tableaux sur le theme de l'opposition entre l'homme et la femme. Un theme qui est tres souvent repris par les couleurs des costumes ( blanc pour la femme, noir pour l'homme ) et le jeu des lumieres., ou a la fin, celui du mirroir.Le decor tres simple et moblies ( des panneaux noirs, des tables ) est egalement utilise pour signifier cette opposition. La mise en scene egalement un melange entre theatre et danse, danse et arts martiaux. Certaines techniques de jeu ( l'homme qui peut jouer une femme, par exemple ) sont emprunte au theatre japonais Kabuki. Cela explique egalement le titre du spectavle : Eon + Onnagata ( technique de jeu ou l'acteur homme joue une femme ). A ce titre, on trouve de nombreuses references au Japon: kimono, jeu des ombres...
Le spectacle souvre sur une scene de combat, ou le danseur et seul sur la scene, avec un impressionnant jeu de lumiere. En revanche, je n'ai pas completement compris l'allusion au drapeau de la France, qui n'est pas d'epoque. Au milieu de la piece, on trouve, etonnament, un dialogueentre Beaumarchais et Charles de Beaumont. Avec des rires enregistres, qui etaient, je pense, censes faire le decalage avec le reste de la piece. Je n;en ai vraiment pas compris l'utilite, et j'ai trouve que ca cassait toute l'ambiance magique du reste du spectacle.Certaines scenes etaient egalement a, mon gout, un peu trop explicite, la mise en scene ne laissait pas le spectateur se faire sa propre interpretation.
Pour revenir aux bons moments, parce qu'il y en avait, j'ai trouve l'ensemble des scenes des kimonos vraiment magnifiques, surtout celle utilisant les ombres. De meme pour celle de la mort, avec le jeu du mirroir. Les costumes du createur Alexander McQuenne donnaient une atmosphere encore plus intemporelle a la piece, et le jeu des lumieres etaient particulierement reussi.
Mon avis sur ce spectacle est donc partage. Une mise en scene interessante, avec des moments surjoues s'opposent a des scenes vraiment belles.
Chloe D